Un centre des congrès plutôt qu'un stade?
« C’est une folie. » Emmanuel Lebeau n'y va pas de main morte pour exprimer son opposition à la rénovation du Stade Saint Symphorien et à l'accueil de l'Euro 2016 à Metz. Le conseil municipal d'oppositon explique ainsi qu'il y a des choses plus importantes que l'Euro 2016, « le centre des congrès, qui n’est pas encore budgétisé par exemple, ou un pôle thermal »
La position d'Emmanuel Lebeau est pour le moins étrange : celui qui veut « réveiller Metz » et qui prône la rigueur fiscale, préfererait donc dépenser les 10M€ destinés à la rénovation du stade Saint Symphorien, dans un centre des Congrès, sur lequel il avait de nombreux doutes il y a encore 10 mois.
Bien sûr, le centre des Congrès semble être un outil indispensable pour faire fructifier l'investissement dans le centre Pompidou Metz, mais ce centre, encore hypothétique, n'a pas vocation à être le seul espace de réception disponible à Metz. Le nouveau stade Saint Symphorien pourrait ainsi compléter une offre aujourd'hui très limitée, en proposant notamment des petites surfaces. Sans oublier qu'en construisant le bâtiment derrière la tribune Sud, l'offre pourrait être encore plus diversifiée.
Quant à l'idée d'un pôle thermal, elle est tout simplement ridicule : la force du pôle thermal d'Amnéville rend aléatoire la réussite de tout projet similaire à Metz. Et des projets liés au thermalisme existent déjà, un peu plus loin à Nancy ou près de Sarreguemines.
Concernant plus précisément le stade Saint Symphorien, M. Lebeau, pourtant comptable de profession, a-t-il oublié qu'un actif perd de sa valeur s'il n'est pas entretenu ? M. Lebeau sait-il que le FC Metz est le premier élément de notoriété de la ville de Metz ? On peut débattre sur le fait de subventionner un investissement profitant essentiellement à un acteur privé comme le FC Metz, mais n'oublion pas que le stade est propriété de la ville de Metz, que l'organisation d'une grande compétition internationale représente un élément important en terme de notoriété et de visites.
Richard Lioger, adjoint au maire de Metz en charge de l'urbanisme, précise que « si on ne profite pas de l'opportunité de l'Euro 2016, événement populaire et a rayonnement mondial pour rénover le stade, on fait une grave erreur. » Il explique aussi que l'alliance actuelle avec le Conseil Général et l'Etat représente une opportunité qui n'existera plus dans l'avenir. Refuser un tel investissement, c'est la mort du stade. Richard Lioger résume ce projet à « un bel investissement pour le BTP et avec a la clef un vrai projet urbain et de bureaux. »
Toutefois, la question ne se pose plus, puisque le maire de Metz, Dominique Gros, s'est engagé à hauteur de 10M€ pour la rénovation du stade. Qui sera effectivement lancée, le 24 mars 2011, si l'UEFA le veut bien.