RL : Un stade en friches

Publié le par OS

Dernière alternative : rénover Saint-Symphorien ou construire un stade neuf sur d’anciens terrains industriels, au nord de Metz.

Saint-Symphorien ou rien. A la veille de défendre son premier budget en conseil municipal, Dominique Gros met fin aux idées lancées ici ou là pour l’implantation d’un grand stade à Metz, y compris par quelques uns de ses adjoints * la Base aérienne de Frescaty pour Thierry Jean, en charge du développement économique, le 2e Régiment du Génie pour Richard Lioger, responsable de l’urbanisme. «Actuellement, rappelle le maire, la ville possède un stade, Saint-Symphorien, même s’il se trouve sur la commune de Longeville. Son projet d’agrandissement nous concerne directement et nous y prendrons part. Toute autre opération relève d’un programme commercial dont l’acteur est le FC Metz : je n’ai alors pas de maîtrise d’ouvrage à envisager.» Dominique Gros enterre ici la possibilité de voir le club messin ailleurs dans Metz, invoquant tout à la fois le reclassement de Saint-Symphorien («Un stade à l’abandon créerait des friches supplémentaires après celles des terrains militaires ») et la réalité économique : «L’opération prévoit 40.000 m2 de surfaces commerciales, ce qui n’est pas un point de détail : cela représente 10 % de ce qui existe actuellement.» Autant dire que le maire de Metz y regarderait à deux fois avant de signer les autorisations d’ouverture ou, plus sûrement, avant de ne pas les signer. La perspective d’accueillir dans sa ville un événement de portée mondiale comme l’Euro 2016 n’y changerait rien : «C’est un plus pour le football en lui-même », dit-il. Celle de voir le FC Metz quitter la ville ? «Ce club a une vocation nord-lorraine et son public vient de partout », répond Dominique Gros, qui a eu vent d’un projet au nord de sa ville, entre Maizières-lès-Metz et Amnéville.

«Métropole Metz-Thionville»

Porté par Patrick Abate, vice-président du Conseil régional, mais en sa qualité de président du Syndicat des friches industrielles de la vallée de l’Orne, ce projet constitue aujourd’hui la seule alternative crédible à une rénovation de Saint-Symphorien. En matière de montage financier et de méthode d’exploitation, tout reste à inventer : Patrick Abate l’inscrit, quant à lui, dans le cadre de la candidature de la France à l’Euro 2016. «Je n’ai pas le sentiment qu’un tel projet puisse voir le jour dans un contexte ordinaire : il a besoin d’être boosté, et postuler à l’Euro 2016 me paraît l’occasion idéale, estime le maire de Talange. Si le stade de Metz a le mérite d’exister déjà, le nôtre aurait l’avantage d’offrir des conditions d’accès ferroviaire mais aussi routier avec deux autoroutes et, à terme, une 2 x 2 voies.» Soucieux de ratisser large pour se donner une chance d’aboutir, Patrick Abate assure ne pas se situer «en concurrence avec un autre projet » : «Si ce terrain doit servir à abriter un grand stade, en l’occurrence celui du FC Metz, il faut impérativement que la ville de Metz soit dans le coup. Il faut même penser le site à l’échelle d’une métropole Metz - Thionville.» Un concept qui fait son chemin, mais lentement : «La ville de Metz ne peut pas participer à ce qui se passe à quinze kilomètres de chez elle », affirme Dominique Gros sur ce sujet précis : c’est dire si l’on n'en est qu’au début du commencement d’une idée. Actionnaire majoritaire du FC Metz, Bernard Serin rappelle donc l’urgence de la situation, ne parlant là que de son club, et non de l’Euro 2016 : «Nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre éternellement. Le premier qui nous dit : on y va, nous lui répondons banco ! » Mais puisque Bernard Serin connaît parfaitement le territoire et sa démographie, il rappelle ce chiffre : «Entre Metz et Thionville plus les vallées de l’Orne et de la Fensch, on compte 500.000 habitants.» Si ce n’est pas la taille d’une métropole susceptible d’accueillir un grand stade et un grand club, c’est à désespérer !

S. V.

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